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Le briefing politique essentiel du matin.
Par SARAH PAILLOU
Avec ELISA BERTHOLOMEY, ANNE-CHARLOTTE DUSSEAULX et ANTHONY LATTIER
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UN P’TIT COUCOU. Ça y est, Emmanuel Macron renoue avec les sorties hors de l’Elysée. A 17 heures, il rejoindra un autre Palais : le Royal, pour la cérémonie de rentrée du Conseil d’Etat. Hier, le chef de l’Etat coupait le ruban inaugural d’une nouvelle usine Sanofi à Neuville-sur-Saône. Des déplacements à pas de loups, qui se veulent la traduction d’une non moins inédite sobriété médiatique, selon L’Opinion.
Ben oui : il s’agit de mettre en scène le partage des tâches avec son Premier ministre LR et de réserver les projecteurs à un Michel Barnier en pleine composition de son gouvernement (on y vient plus bas).
Pas que d’la com, nous apprennent Les Echos ce matin. En interne, le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, a demandé à plusieurs directeurs d’administration de s’en référer désormais à Matignon, plutôt qu’à l’Elysée. Bref, les deux têtes de l’exécutif écrivent le règlement de copropriété. Bonjour à toutes et tous, nous sommes mercredi 11 septembre 2024.
WAUQUIEZ VEUT SA PLACE. Si vous gardez sous le coude une liste de potentiels entrants au gouvernement, complétée/amendée/biffée au rythme de la valse des rumeurs, il est l’heure de la dégainer. Et de vous concentrer sur les plus gros postes : Bercy, Beauvau, la Chancellerie, tous dans le viseur des ténors des Républicains, rendus gourmands par l’arrivée d’un des leurs à Matignon (Michel Barnier, pour les deux du fond qui s’offrent une rentrée tardive). Même Laurent Wauquiez rêve d’un poste : celui de Gérald Darmanin, au ministère de l’Intérieur, nous ont assuré plusieurs sources.
Reconversions. Le désormais ex-président de la région Auvergne Rhône-Alpes s’est décidé à jouer la carte gouvernement, quitte à abandonner un temps son nouveau rôle de chef de file du groupe LR à l’Assemblée (rebaptisé Droite républicaine).
Barrage Les Républicains. “Ce n’était pas son premier mouvement au départ. Mais s’il n’y va pas, il va créer des poids lourds”, décryptait un conseiller LR au téléphone avec Playbook hier. Sous-entendu : les membres de son parti nommés par le Premier ministre prendront automatiquement du galon et pourraient lui faire de l’ombre dans sa course vers la prochaine présidentielle.
Sur sa route. Laurent Wauquiez a d’ailleurs fait chauffer son téléphone ces dernières heures pour empêcher David Lisnard d’intégrer l’équipe Barnier, nous ont glissé plusieurs interlocuteurs hier. Le député ponot voit, bien sûr, le maire de Cannes “comme un concurrent pour 2027” et pense que ce possible adversaire “pourrait le ringardiser”, selon le conseiller cité plus haut. En sus, “il en veut à mort à Lisnard” depuis son interview au JDD dimanche. Le Cannois, dont le nom a circulé pour prendre le poste de Premier ministre, y accuse “ceux qui pensent davantage à 2027 qu’au pays” de lui avoir barré la route pour Matignon.
Disclaimer. Les noms qui circulent ne semblent, pour l’heure, que les desiderata de ceux qui rêvent de récupérer un maroquin. Michel Barnier ne donne de garantie à personne au fil des consultations qu’il mène ces jours-ci (ce matin, il échange avec François Patriat, le chef des macronistes du Sénat).
Délai de livraison. “Chacun arrive avec ses listes de candidats pour les postes, relevait hier un LR au fait des tractations en cours. Il recueille les souhaits de tout le monde. Mais il ne promet rien et rien ne fuite.” Un conseiller de l’exécutif abondait : “Il est encore sur qui soutient ou pas, quel parti participe au gouvernement, et selon quelles modalités…” Un point non démenti par l’un des collaborateurs du PM joint à l’heure où les petits enfants dorment déjà. Selon lui, Barnier pourrait dès ce week-end recevoir ses potentiels futurs ministres.
PAS DE RENTRÉE SANS CLASSE. Il en est un qui trépigne d’être fixé sur son sort, ne serait-ce que pour organiser sa rentrée. Gérald Darmanin a fait savoir hier qu’il décalait son rendez-vous de Tourcoing, initialement prévu dimanche, au 29 septembre. Pour des raisons d’“élégance républicaine élémentaire” (oui, oui), a assuré à BFMTV l’entourage du ministre de l’Intérieur, officiellement très soucieux de ne pas perturber la composition du gouvernement.
Hem, hem. Playbook suspecte surtout que le Tourquennois préférerait savoir d’où il parle, pour faire passer des messages. Au jour de sa rentrée, roulera-t-il librement pour sa pomme ou sera-t-il toujours tenu par une solidarité gouvernementale ? Darmanin a désormais acté qu’il allait quitter la place Beauvau, a-t-on ouï dire. Mais l’homme n’exclut pas de rester au sein de la future équipe Barnier (pour la MAJ de votre liste, les dernières rumeurs évoquaient, parmi ses envies, le Quai d’Orsay ou la Chancellerie), comme il l’a glissé à la presse hier, en marge de la journée parlementaire à Rosny-sur-Seine de son groupe, Ensemble pour la République.
Campagne de recrutement. “Emmanuel Macron n’a dit à personne : ‘Tu restes’”, nous a toutefois assuré à la mi-journée un visiteur régulier de l’Elysée. Un conseiller de Michel Barnier nous précisait aussi nuitamment la pensée de son patron, qui a clamé hier soir trois fois aux députés EPR :“j’ai besoin de vous” ; et déclaré : “il s’agit d’un nouveau gouvernement et pas d’un remaniement”. “Ça veut dire que les choses vont changer, explicitait notre interlocuteur. Il va y avoir un important renouvellement.” Playbook a hâte d’entendre ce que prônera le Premier ministre aux rentrées des parlementaires Horizons, qu’il rencontre à la mi-journée à Reims, et MoDem, ce soir à Cély-en-Bière. Pour savoir ce que disaient de lui les EPR à leur rassemblement, c’est ici ou là.
Mais terminons sur le cas Darmanin. Parmi les autres motifs de report invoqués dans le cellulaire de votre infolettre : le ministre craignait aussi de voir sa parole noyée dans l’actualité politique bouillonnante, ou “instrumentalisée”. Il doit par ailleurs superviser samedi la sécurisation du défilé des athlètes olympiques et paralympiques sur les Champs-Elysées et la place de l’Etoile ; un événement non prévu lorsqu’avait été calée la date de sa rentrée.
RENTRÉE SANS CONGRÈS. Après le groupe parlementaire EPR hier, c’est au tour du parti Renaissance de faire sa rentrée officielle aujourd’hui. Principal événement de la journée : un bureau exécutif aura lieu à 19h30 pour “faire un point sur la situation politique” depuis la nomination de Michel Barnier, nous a pianoté un cadre du mouvement.
Le tabou. Votre infolettre était fort marrie d’apprendre que ne sera — officiellement en tout cas — pas abordée l’organisation du congrès qui doit se tenir d’ici le 30 novembre. Las, la direction du parti a décidé cet été d’attendre que soit connue la composition du gouvernement Barnier avant de mettre officiellement le sujet à l’ordre du jour.
Pourquoi c’est crucial. C’est au burex que revient la lourde tâche de fixer la date du congrès et de voter le règlement dudit événement, ainsi que la circulaire encadrant l’élection du prochain secrétaire général de Renaissance (le boss, quoi). Passionné de statuts et autres tambouilles partisanes, Playbook a déjà été alerté, il y a plusieurs mois, de l’importance que revêtent ces deux documents.
En pratique : dans la circulaire de vote seront notamment inscrits le calendrier des dépôts de candidature et de campagne ainsi que les modalités du vote. Tout sauf des détails, à l’heure où s’aiguisent, chez Elisabeth Borne (officiellement) et Gabriel Attal (sans le déclarer), les ambitions pour succéder à Stéphane Séjourné.
Bas les pattes. Alors déjà, on s’inquiète d’éventuels “tripatouillages” pour favoriser l’un ou l’autre candidat, selon le mot d’une conseillère de l’exécutif qui s’en ouvrait à votre infolettre lundi. “Avancer l’élection des ‘PAD’ [les présidents d’assemblées départementales, qui votent pour le secrétaire général] ou tenter de repousser le congrès peut jouer”, reconnaissait une petite main du parti hier après-midi.
MÉNAGE D’AUTOMNE. Le plan est jalousement gardé secret. Ce qui n’empêche pas les uns et les autres de bruisser de murmures de couloirs, spéculations et autres “si je décidais, voilà ce que je ferais”. Nombreux sont ceux, au Rassemblement national, qui s’attendent à ce que la nouvelle organisation du parti, voulue par Marine Le Pen après les ratés des législatives, soit dévoilée ce week-end, lors de la rentrée des élus. Une vaste revue des troupes aux airs de purge a débuté en parallèle, a révélé hier Le Monde. Une trentaine de militants doivent ainsi être convoqués devant la commission des conflits du parti avec, à la clé, une potentielle sanction (avertissement, suspension, exclusion).
Souvenez-vous : plus d’une centaine de candidats RN aux législatives, selon le décompte de Mediapart, avaient été épinglés par la presse pour leurs propos haineux et/ou complotistes. Et ce, malgré un “plan Matignon” concocté de longs mois avant la dissolution, et destiné à repérer les futurs investis (on vous en parlait ici). Le directeur général du parti Gilles Pennelle, l’un des artisans de cette stratégie, s’était vu démissionné au lendemain des élections, sans ménagement — par un simple SMS de la patronne, nous a récemment assuré un élu RN, qui nous racontait un Pennelle “au bord des larmes”.
Répartition des tâches. Il faut donc désormais le remplacer. Au sein de la formation lepéniste, plusieurs plaident pour un “désossage”, dixit un député, du poste de Pennelle. Comprendre : ses missions devraient être confiées à plusieurs personnes. Un profil de gestionnaire-administrateur serait recherché à l’extérieur du mouvement. Manière de “professionnaliser le parti”, défendait fin août une élue RN dans notre cellulaire. L’eurodéputé Aleksandar Nikolic, chargé d’un audit des fédérations pendant l’été, apparaît, lui, en bonne position pour devenir responsable des sections locales.
La chasse à DD. Son enquête fait déjà des victimes : une dizaine de délégués départementaux (les “DD”, dit-on au parti) ont été remplacés hier lors d’un bureau national, révèle ce matin L’Opinion. Dans les tuyaux, aussi, un nouvel échelon, régional, pour coller à la consigne de la patronne d’une nécessaire “déconcentration” du mouvement.
EN ESCADRILLE. Au passage, lors de la réunion susmentionnée, “on nous a dit qu’on allait nous transmettre des argumentaires sur le procès”, nous a confié un participant. Mais si, voyons : vingt-sept prévenus dont Marine Le Pen, soupçonnés de détournement de fonds européens, sont attendus à partir du 30 septembre au tribunal correctionnel de Paris.
À bas bruit tant “personne n’en parle”, nous a assuré lundi un député RN, certains commencent toutefois à s’interroger : le temps du procès, faudra-t-il prévoir une organisation spécifique du groupe parlementaire présidé par l’ex-candidate à la présidentielle ? Celle-ci “a beaucoup de réunions avec ses avocats”, notait le même jour un autre élu, du bout des lèvres.
KAMALA A RI. La candidate démocrate était particulièrement scrutée pour son premier débat présidentiel, dans la nuit, contre un Donald Trump rompu à l’exercice. Elle a passé le test sans encombre. A chaque coup que Kamala Harris a porté, l’ex-président a semblé sur la défensive et agressif, que ce soit sur ses meetings (moqués par Harris), sa défaite de 2020 (qu’il nie encore) ou ses ennuis judiciaires. Les stratèges républicains ont eux-même regretté à l’issue du débat que leur candidat ait mordu à chacun des hameçons lancés par la vice-présidente.
Petite consolation pour Trump : il a été à la conclusion de chacun des grands sujets. Mais de son point de vue, c’était son “meilleur débat, depuis toujours, d’autant plus que c’était trois contre un”, a-t-il commenté sur son propre réseau social. Une allusion aux deux journalistes chargés d’animer la soirée et qui se sont efforcés de vérifier les affirmations des deux bretteurs. Vous pouvez revivre ici cette soirée commentée par mes collègues américains.
Taylor dans les mains. Mais la grande nouvelle est arrivée quelques minutes après la conclusion du débat : Taylor Swift soutient Kamala Harris. La star en a fait l’annonce sur Instagram, avec un chat dans les bras (une référence non pas à la sortie de Trump pendant le débat accusant des immigrants de manger des chats de familles américaines, mais aux moqueries du colistier de Trump, JD Vance, sur les “femmes à chats sans enfant”). Ce soutien pourrait être un élément de poids dans une campagne toujours indécise.
Emmanuel Macron assiste à la cérémonie de rentrée du Conseil d’Etat, au Palais Royal à Paris à 17 heures.
Michel Barnier rencontre ce matin François Patriat. Il se rend aux journées parlementaires d’Horizons à Reims à midi, puis aux journées parlementaires du MoDem à Cély-en-Bière (Seine-et-Marne).
Yaël Braun-Pivet s’entretient successivement avec Cyrielle Chatelain, Laurent Wauquiez, Eric Ciotti et Guillaume Garot. Elle participe aussi à la cérémonie de rentrée du Conseil d’État.
Assemblée nationale : tables rondes sur la rentrée scolaire en commission des Affaires culturelles et de l’éducation à 9h30 et à 15 heures. Nomination de rapporteurs pour avis sur le projet de contrat d’objectifs et de moyens (COM) entre l’Etat et Expertise France pour la période 2024-2026, par la commission des Affaires étrangères à 9h30. Audition d’Anthony Requin par la commission des Finances à 9h30.
Sénat : conférence de presse à 14h30 dans le cadre de la mission d’information consacrée à la santé périnatale.
Journées parlementaires : les députés DR et sénateurs LR se retrouvent pour trois jours, respectivement à Aix-les-Bains et Annecy. Rentrée des élus Horizons à Reims. Les MoDem sont à Cély-en-Bière, pour deux jours.
Renaissance : rentrée du parti à Rosny-sur-Seine.
7h15. France 2 : Amy Greene, spécialiste de la politique américaine.
7h30. Public Sénat : Olivier Paccaud, sénateur LR (apparenté) de l’Oise.
7h40. TF1 : Eric Ciotti, fondateur de l’Union des droites pour la République … France 2 : Carole Delga, présidente PS du conseil régional d’Occitanie … RTL : Laure Beccuau, procureure de Paris et Maylis de Roeck, vice-procureure … RMC : Brigitte, plaignante dans l’affaire Tariq Ramadan.
7h45. Franceinfo : Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen … Radio J : Christophe Béchu, ministre démissionnaire de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
7h50. France Inter : Mohammad Rasoulof, réalisateur iranien.
8h00. Public Sénat : Hervé Marseille, sénateur UC des Hauts-de-Seine.
8h10. Europe 1/CNEWS : Karl Olive, député EPR des Yvelines.
8h15. France 2 : Saphia Guereschi, infirmière scolaire, secrétaire générale du Snics-FSU … Radio Classique : François Bujon de l’Estang, ex-ambassadeur de France aux Etats-Unis … RMC : Vanessa Edberg, avocate des parents de l’élève frappée par son institutrice.
8h20. France Inter : Caroline Fourest, essayiste … RFI : Olivier Knox, correspondant politique pour US News & World Report.
8h30. Franceinfo : Olivier Christen, procureur national antiterroriste … BFMTV/RMC : François Ruffin, député ES de la Somme … Sud Radio : Annie Genevard, députée LR du Doubs … LCI : Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et président de “Leaders pour la Paix”.
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AUJOURD’HUI DANS PARIS INFLUENCE : JO 2024 : le Cojo met à l’amende une entreprise chinoise (et bien d’autres) … Etats généraux de l’information : les Gafam sont demandés à la caisse … Budget : la chasse aux lettres plafonds continue. C’est à 7h30 pour nos abonnés POLITICO Pro.
DANS LE JORF. Michel Barnier s’adjoint les services de Michel Cadot, conseiller, et du général de corps d’armée Frank Barrera, chef du cabinet militaire.
DANS LE JORF. Michel Barnier s’adjoint les services de Michel Cadot, conseiller, et du général de corps d’armée Frank Barrera, chef du cabinet militaire.
DANS LE JORF. Michel Barnier s’adjoint les services de Michel Cadot, conseiller, et du général de corps d’armée Frank Barrera, chef du cabinet militaire. Sandrine Brochon quitte ses fonctions de conseillère chargée de l’accès et de la qualité des services publics auprès de Stanislas Guerini.
MÉTÉO. Un peu de soleil à Alquines, où vous trouverez une pension pour animaux appréciée par la députée RN locale, lit-on dans Mediapart.
ANNIVERSAIRES : Laurent Degallaix, maire Horizons de Valenciennes … Pierre Gattaz, ancien président du Medef.
PLAYLIST. Parce qu’on l’a dans la tête depuis l’écriture de nos lignes sur Wauquiez : Sur ma route (qui a déjà dix ans !), de Black M.
Un grand merci à : nos éditeurs Matthieu Verrier et Pauline de Saint Remy, Sofiane Orus Boudjema pour la veille et Catherine Bouris pour la mise en ligne.
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